La situation énergétique mondiale ressemble aujourd’hui à un gros, un énorme sac de nœud, beaucoup plus compliqué encore que le nœud gordien.
Lorsque nous commençons à inventorier les plus courants parmi les types de ressources énergétiques que nous consommons, notre pensée se tourne d’abord vers l’électricité et les carburants, puis seulement après vers les énergies alternatives, telles le solaire les éoliennes, et d’autres qui sont à peine en voie d’apparition.
Nous lisons tout autant dans la presse imprimée que dans celle sur Internet, et nous entendons aussi la voix du téléviseur, lors de programmes diffusés tout au long de l’année, au sujet de l’augmentation permanente de facteurs polluants et générateurs de dérèglement climatique.
Certaines de ces informations sont même contradictoires sur les conséquences possibles à 50 ans d’ici. Soit nous allons manquer d’eau potablen et même d’air, car la température moyenne afficherait une hausse, soit nous gèlerions, par un effet inverse dû à l’ozone. Que ce soit une ou l’autre option, elles ne sont pas réjouissantes.
Nous sommes de plus en plus nombreux à être conscients de devoir participer à des actions pratiques pour diminuer le phénomène, déjà hélas dénoncé dés les années 70 par René Dumont qui prônait la croissance zéro au tout début de ce qui a été désigné comme ‘le boom économique’.
René Dumont, un scientifique au service de la terre.
Lorsque nous inventorions les usages que nous faisons des ressources énergétiques, nous attribuons chacune de ces ressources à plusieurs usages, telle l’électricité qui éclaire et fait fonctionner divers appareils domestiques, lave-linge, téléviseur, et autres grille-pains, et qui peut aussi être employée pour le chauffage, la cuisine, la production d’eau chaude.
Nous retrouvons les mêmes utilisations les plus courantes pour les carburants, plus une, soit les déplacements. On cuisine avec du gaz, un carburant. On se chauffe au fuel, ou au gaz, et le même chauffage central peut chauffer l’eau. Hors, depuis plus de 30 ans, des spécialistes de l’environnement nous alertent, et de manière de plus en plus pressante, sur les dangers liés à la consommation d’énergies non renouvelables.
La fin du pétrole est proche. Son utilisation abusive en fait un produit en voie de raréfaction, il est de plus en plus cher tant au passage à la caisse que pour notre santé. Le coût des pollutions se porte sur la santé de tout un chacun grands et petits, par inhalation directe des résidus d’échappements, et sur la pérennité de la vie, par un déséquilibre qui s’amplifie progressivement et concerne à la fois le climat et l’environnement de la faune et de la flore.
Les humains sont sensibles aux pollutions et aux modifications du climat, tout comme le sont les animaux et les végétaux.
Le sac de nœud se complique visiblement lorsque nous nous prenons à analyser les secteurs d’activité nécessitant des ressources énergétiques. C’est peut-être la partie la plus difficile à se figurer, compte tenu de toutes les interactions.
La majeure partie des emplois nécessitent des ressources énergétiques, que ce soit en usage direct, sur les lieux de travail, ou en usage indirect, par les transports de personnnes, et de marchandises.
Embouteillage sur le Tyne Bridge, Newcastle
Pour chaque citoyen travaillant ou non, les ressources nécessaires tout au long de la vie sont liées aussi à la production et au transport d’aliments. Elles sont liées à tous les ingrédients fabriqués et transportés pour produire ces aliments.
Elles découlent de toutes les matières premières rassemblées pour produire les ingrédients nécessaires à la productions d’aliments, tels les intrants, dans l’agriculture et dans les jardins.
Lorsque nous analysons les autres besoins fondamentaux des humains, tels que le vêtir ou l’habitat, nous pouvons suivre sensiblement le même tracé des composantes de nos dépenses énergétiques, depuis la production de matières synthétiques et naturelles, en passant par leur transformation, acheminement et mise en vente. Le schéma est encore bien simplifié si on considère tous les autres types de produits consommés.
Le plastique et les matériaux de synthèse sont présents partout, jouets, accessoires ménagers, décorations, ornements divers. L’utilisation de matières naturelles aussi, appartenant au domaine de la fantaisie et des soins est si banalisée qu’on aurait pour la plupart d’entre nous, beaucoup de peine à imaginer vivre en s’en passant.
Nous pouvons évoquer la longue liste des articles trouvés au rayon hygiène parfumerie, les bijoux vrais ou de fantaisie, les objets cadeaux, les gadgets, en fait, quasiment tout ce avec quoi nous vivons.
Ces quelques lignes étaient une présentation résumée du sac de nœud qui forme aujourd’hui la problématique d’un conflit interne à chaque société développée de notre siècle. Nous avons le choix entre décroître ou faire mourir la vie sur Terre.
Dans les ressources consommées, vues depuis l’inventaire très caricatural du début de ce billet, il y a l’électricité, dont les origines furent diverses depuis son apparition. Actuellement la France est fournie en grande partie sur le parc nucléaire, c’est le cas aussi dans de nombreux pays du monde, et il n’est pas inutile de rappeler que le problème du traitement des déchets nucléaires n’est pas à ce jour résolu de sorte à ce qu’ils soient rendus définitivement inactifs.
Il est bon aussi de signaler que des organismes officiels supposés protéger la santé des populations semblent ne remplir en rien leur mission. ⁽¹⁾
La mise en perspective d’un bilan de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl émis par le Chernobyl Forum, par Nat Makarevich, est tout à fait intéressante à cet égard. Tant son analyse que les nombreux sites et documents d’origine présentés dans son étude démontrent tant ces carences que l’existence des nombreux groupes alertés (Greenpeace, Criirad, Sortirdunucléaire… ) qui tentent d’informer et de lutter.
L’objectif annoncé par Nat Makarevitch, vers la fin de son document, juste avant le paragraphe sur les Sites et documents pertinents nous ramène aussi à un des objectifs des billets de ce blog.
Extrait : il ne s'agit pas de rejeter une avancée (le nucléaire) mais bien de déterminer un ensemble de moyens de produire de l'électricité de réseau
Le site de Générations Futures, titre justement : Le nucléaire civil, le diable ou le salut ?
Nous sommes donc en recherche des solutions que les uns mettent au point et testent, avant de les mettre à disposition des autres. Ces personnes et ces solutions existent, elles sont pour certaines connues depuis de nombreuses années, pour d’autres elles sont en voie d’apparition.
Sans prétendre pouvoir en présenter une liste complète, nous allons cependant faire le tour de quelques possibilités, et tenter d’imaginer de quelle manière nous pourrions faire nôtre une ou plusieurs de ces techniques.
Patrick et Brigitte Baronnet, habitants de Loire Atlantique font partie des familles parmi les plus à la pointe de la décroissance énergétique, depuis de nombreuses années. Ils ne sont plus raccordés au réseau électrique depuis 1996, ils n’emploient plus l’eau de la ville depuis plus de 20 ans et utilisent à la place toutes les ressources alternatives en sélectionnant au mieux dans les possibilités existantes.
Ils vivent sur une propriété entourée d’un jardin de 3600 mètres carrés, dans une maison auto-construite. Tout n’est que matières naturelles renouvelables et sources d’énergies autres-que-nucléaires. Ils l’ont fait, pourquoi ne le pourrions-nous pas ?
L’association Héol, qu’ils ont créée, organise des journées d’accueil tout au long de l’année. Le site Générations Futures et le site de l’association Heol offrent à cet égard toutes les informations voulues. Ils nous offrent par ailleurs quelques liens à visiter.
Ces liens étaient plus nombreux il y a quelques temps, avant un remodelage du site, parmi ceux-ci nous en remarquions plusieurs offrant des points de vue différents, sur les éoliennes en Australie (projet), un site québécois, espace-eolien.fr avec des études de cas, un site danois contenant quelques parties en français.
Notons aussi un site d’information sur le chauffage géothermique et aérothermique, et un site d’information générale sur les énergies renouvelables.
On peut y lire que les sujets traités sont le solaire thermique, les chauffe-eau solaires, les maisons solaires, l’architecture bioclimatique, la biomasse, le bois énergie, la petite hydraulique, l’électricité décentralisée, parmi d’autres.
Le bois est aussi au coeur du problème dans les pays tiers, où on peut préférer un cuiseur solaire, pour éviter de trop puiser dans les réserves naturelles de bois. C’est un axe principal de l’action menée par l’association Bolivia Inti (lien association Héol).
Dans la problématique du sac de nœud, un exemple tel que celui de Patrick et Brigitte Baronnet a de quoi faire réfléchir, d’autant qu’ils ne sont pas les seuls à avoir fait des choix radicaux en matière de non participation dans l’oeuvre collective de pollution.
Il semblerait que de très nombreuses informations existent, par ailleurs, ainsi que des aides, telles que celles que l’ADEME, octroie, pour délier ficelles et cordes relatives aux ressources énergétiques renouvelables. Ainsi, les particuliers propriétaires ne sont pas dans l’obligation d’attendre des décision venant des dirigeants pour choisir de moins se polluer, de s’équiper plus écologiquement, et souvent moins cher.
Le site la Maison Autonome nous propose :
Une énergie douce, domestiquée et abordable… pour privés et professionnels !
Le site de l’association Phébus Ariège, un pionnier de l’information sur les énergies renouvelable, nous informe gratuitement, sur l’Espace Info Énergie. Il offre des liens vers vers d’autres espaces d’information travaillant comme eux-même avec l’ADEME. Il présente le prochain Rallye Solaire Phébus 2006, organisé par les soins des membres de Phébus Ariège.
Le site du Centre Ecologique Terre Vivante, dans son catalogue de livres, nous propose de réfléchir, avec plusieurs titres, dont L’homme en voie de disparition ? qui énonce Les polluants chimiques vont-ils nous rendre bêtes, méchants et stériles?
Il y a aussi dans le catalogue une douzaine de très beaux volumes (ou peu s’en faut) pour tout apprendre sur l’habitat autrement;
Citons en priorité:
Maisons écologiques d’aujourd’hui, 32 exemples de maisons neuves ou rénovées présentées par ceux qui les ont construites et ceux qui les habitent;de la maison en terre crue auto-construite à la maison livrée clé en main, tous les matériaux et modes de construction sont illustrés;
pour prévoir les canicules:
Fraîcheur sans clim’ le guide des alternatives écologiques, d’autres solutions, plus écologiques et moins coûteuses : des gestes simples à la conception de la maison, en passant par des équipements et des techniques modernes.
Enfin, un livre qu’il semble judicieux d’acheter, quand on ne connaît pas le sujet, et parce que les matériaux du bâtiments utilisés historiquement, en plus de polluer à la source, au départ de leur fabrication, on le fâcheux inconvénient de polluer l’environnement immédiat : L’habitat écologique quels matériaux choisir? est une revue de tous les matériaux depuis leur origine et leurs caractéristiques, jusqu’à l’impact écologique.
Les clés de la maison écologique annonce justement le pourquoi et le comment de l’habitat écologique. Pourquoi les modes de construction actuels polluent l’environnement et menacent notre santé, et bien sûr propose des alternatives.
La famille Baronnet, et l’association Héol sont dans ce billet le témoignage clé, dans de prochains billets seront cités des éco-lieux et écovillages à connaître, et à construire (à suivre… )
⁽¹⁾ Mise à jour, 24 janvier 2015
suite à quelques commentaires de lecteurs sur IRC (je ne citerai pas les pseudo. 😉 )
Autant les déchets gérés que ceux non gérés, cela sans entrer dans tous les détails… Par exemple, selon Areva:
Depuis plus de 40 ans, les entreprises et le personnel du groupe AREVA ont développé un véritable savoir-faire en matière de chimie, de conversion et d’enrichissement de l’uranium. Pour répondre aux demandes croissantes de ses clients, électriciens du monde entier, AREVA a décidé d’investir plus de 4,5 milliards d’euro sur ce site.
Je n’ai pas trouvé la date de cette page.
Par contre, selon Mediapart:
L’affaire de la centrale nucléaire de Tricastin : une bombe à retardement ?
Si la centrale nucléaire du Tricastin est une bombe, alors elle est une bombe à plusieurs mèches. Étrange explosion dans les circuits de refroidissement, salariés exposés aux radiations, présence de Tritium décelée dans les eaux souterraines – le tritium est une matière quasiment inexistante dans la nature -, étrange geyser de vapeur aperçu par des militants, eau boueuse à l’origine de dysfonctionnement des pompes de refroidissement, les accidents se succèdent à toute allure et EDF, comme d’habitude, ne donne que des informations très partielles. Retour sur ces événements…
Le lien vers cette vidéo m’a aussi été donné sur IRC:
Et si la fin du pétrole ou du moins le peak qui va nous entrainer dans une période de pénurie énergétique sans précédente était à prévoir dans loins de 10 ans … ? Qu a vu la vidéo polémique de Reopen911 ?
Je ne l’ai pas vu, donc merci pour l’information. J’ai commencé à le visionner hier, ça me semble intéressant, je vais donc continuer.