L’ habitat écologique et illégal

Voici un billet que j’ai lu sur le site de Raffa, à partir duquel j’ai eu envie de pointer quelques aspects sur les problèmes liés à ce qu’on a coutume de nommer avec un pudeur hors de mise : la pression foncière.

Site internet des cabanes
Site internet des cabanes

 

La monumentale surenchère qui est faite sur le prix des constructions et sur le prix des terres a en effet des répercussions qui mènent déjà trop de monde vers une misère insurmontable et insoutenable, dans toutes les régions de France.

Une question d’abord : en France, faisons-nous ce que nous voulons chez nous ? Peut-être ou pas, à la condition que ce “chez nous” aie d’abord été homologué par d’autres, qui eux, n’y viendront jamais.

Voici le billet de Raffa: Des familles autosuffisantes menacées d’expulsion de leur propre terrain (Par Raffa le 07/02/2008).

Le coeur du débat est centré à la fois sur un constat, celui de la trop grande cherté des terrains bénéficiant d’un permis de construire, et sur le constat de la recherche d’une vie plus autonome vis-à-vis de la société, et plus écologique.

Extrait (citation d’une citation)

Notre mode de vie est basé sur le respect d’autrui et de l’environnement. Nous avons choisi de ne pas surconsommer et de limiter au maximum notre participation à la pollution de la planète. Nous sommes actuellement bien logés, heureux, et parfaitement intégrés dans notre commune.

Nous revendiquons notre droit de choisir de vivre comme nous le souhaitons, sur des terrains nous appartenant, dans le respect d’autrui et de l’environnement. La seule solution que nous avons trouvé à ce jour est de déposer une demande de dérogation à titre expérimental pour une durée de 5 ans. Nous allons présenter des dossiers avant le 15 février expliquant notre mode de vie, notre respect de critères écologiques et citoyens, et joindre nos pétitions et courriers de soutien récoltés depuis début décembre.

Le regroupement de tous ces dossiers pourrait déboucher sur une demande de projet de loi…

Sur le blog de Raffa, suit une liste de liens relatifs au mouvement des autoconstructeurs en marge des lois sur la construction. Le premier lien de cette liste nous parle d’une association de défense des logements mobiles ou éphémères.

Citation:

Halem défend les habitants de logements mobiles ou éphémères. Avec l’aide de juristes et d’avocats, des dossiers de “terrains de vie sur parcelles non constructibles”sont montés, en respectant des critères écologiques et citoyens, en vue d’obtenir des dérogations par les autorités compétentes à titre expérimental

Mais quand on rend visite au blog de l’association Halem, on y apprend que le fondateur vient de décéder, selon ce que dit le blog, de manière tout à fait louche. Lien suivant, en Lozère, un hameau squatté et en cours de réhabilitation a été rasé.

Le mercredi 11 juillet 2007, la Picharlerie a été expulsée et totalement rasée.

C’est mal de squatter, il faut respecter la propriété privée : n’est-ce pas encore plus mal de détruire ce qui peut aider des familles à échapper à la précarité, et cela semble-t-il, sans proposer d’alternatives ?

Rue89 pose la question : Le délit de vagabondage va-t-il être rétabli?

Selon un projet du ministère de l’Intérieur, que s’est procuré Rue89, dormir dans la rue redeviendrait passible de prison.
Le 15 décembre, le long du Canal Saint-Martin, à Paris (Charles Platiau/Reuters)

Et si la mission Pinte sur les sans-abris n’était que de la poudre aux yeux? Alors que les associations avaient accueilli avec bienveillance la mission express confiée par François Fillon au député-maire (UMP) de Versailles, un extrait d’un projet de loi du ministère de l’Intérieur fait désordre: il s’agirait de rien moins que de rétablir le délit de vagabondage, pourtant définitivement supprimé du Code pénal en France en 1994.

(…)

Un document sous forme de pdf publié par l’association Halem, et intitulé L’aménagement de terrains non-constructibles – consensus des réseaux cite différents textes nous parlant de nos droits au logement:

• Le Conseil Constitutionnel lui a par ailleurs donné une valeur (supra)constitutionnelle
dans son avis du 19 janvier 1995 : “la possibilité pour toute personne de disposer d’un
logement décent est un objectif à valeur constitutionnelle”, se référant au préambule de la
constitution de 1946.
• Reconnaissance par le Conseil de l’Europe qui en fait un droit individuel, universel et
justiciable (recommandation 2-2000-3).
• Au niveau mondial le pacte sur les droits économiques, sociaux et culturels de
1966, ratifié par la France donc ayant force de loi, “reconnaît le droit à toute personne à un
niveau de vie suffisant pour elle-même et sa famille, y compris une nourriture, un vêtement
et un logement suffisant”.
Le haut comité regrette que le droit au logement ne soit pas explicitement inscrit dans la
constitution française, aux côtés d’autres droits fondamentaux, et souhaite qu’il soit intégré
dans la future constitution européenne.
(…)

Tout ceci serait bien trop triste et désespérant si on ne pouvait pas finir un billet tel que celui-ci sur une note d’espoir. Raffa, au cours de ce billet, questionne :

Un autre habitat est-il possible ? et répond à cette question en ces termes :

Lorsque l’on ajoute à ces difficultés de logement, le coût et la qualité de l’alimentation, l’urgence écologique, l’impression de ne pouvoir agir ni financièrement, ni politiquement et la perte de confiance dans le mirage miracle de la croissance et de la consommation à corps perdu… certains prennent des initiatives et cherchent à inventer de nouveaux modes de vie, à retrouver du sens dans cette course en avant.

Des jeunes isolés ou en couples, des familles, urbains ou du coin, réinvestissent les campagnes plus ou moins désertées, achètent s’ils le peuvent, rénovent écologiquement des ruines, auto-éco-construisent des logements. Ils ont la plupart du temps un potager (bio), des animaux et sont en grande partie auto-suffisants. Ils s’intègrent au tissu social de la région et travaillent souvent à temps partiel. Ils vivent HEUREUX et avec dignité de la simplicité volontaire avec peu de besoins matériels (autrement dit sans télé et playstation).

Et en effet, si on viste le site internet www.batiweb.com, on peut y lire:

Auto-construction, éco-habitat: des cabanes “poussent” dans les Cévennes
L’auto-construction et l’éco-habitat progressent dans les Cévennes méridionales, comme en témoignent les “cabanes” en paille, en bois ou en dur qui se développent dans cette région, malgré la rareté et le prix élevé des terrains disponibles.

Des autorités locales estiment entre 50 et 100 le nombre de “cabanes” dans la seule Vallée-Française, longue d’une trentaine de kilomètres, dans le sud de la Lozère, au nord de Saint-Jean-du-Gard.

Il y a quatre ans, Céline et François, 30 et 28 ans, qui ont requis l’anonymat, ont commencé par un “tipi” qu’ils ont rehaussé d’une structure en bois. Pour parvenir à leur “deux-pièces”, on emprunte un pont en bois (…)

Sandrine Cendrier, conseillère en gestion environnementale, tente d’associer deux communautés de communes lozériennes -celles de Tarnon Mimente, près de Florac, et de La Cévenne des Hauts Gardons, près de Saint-Etienne-Vallée-Française- à un projet de sept ou huit habitats collectifs, auto-construits, avec l’association “Hameaux durables en Cévennes”.

Louisa et Cyrille, 50 et 54 ans, munis d’un permis de construire obtenu après trois ans de bataille (…) “Beaucoup de jeunes ici ont un projet sérieux”, insiste Louisa, déplorant l’inquiétude d’élus et d’habitants sur la “cabanisation” du secteur.
(…)

Enfin, pour terminer ce billet, je souhaite à la suite de Raffa, citer le blog www.les-cabanes.com, plein de modes d’emplois intéressants pour l’auto-construction, une rubrique Actualité des cabanes, des rubriques pratiques, des séjours, une bibliographie, des petites annonces… et rempli de jolies photos.

One comment

  1. Soyons nombreux à nous rencontrer cet été afin de mettre au point ensemble les stratégies qui permettront de faire reconnaitre l ‘Habitat Choisi.

    Notre intelligence et nos actions collectifs ont le pouvoir de dépasser les obstacles APPARENTS pour créer le monde que nous voulons.

    Aurea Aharonian

    ashtara22@gmail.com

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